4
Jésus retourne en Galilée par la Samarie (1-4). Entretien avec la Samaritaine (5-30) ; avec ses disciples ; sa nourriture surnaturelle ; le moissonneur et la moisson (31-38). Beaucoup de Samaritains croient en lui (39-42).
Quand le Seigneur connut que les Pharisiens avaient appris que Jésus faisait plus de disciples et en baptisait plus que Jean, — toutefois ce n’était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples, — il quitta la Judée, et s’en alla de nouveau en Galilée. Or, il lui fallait passer par la Samarie.
Il vint donc en une ville de Samarie, nommée Sichar*IV, 5. Sichar, village à 2 ou 3 kilomètres de Sichem ou Naplouse., près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Or, là était le puits de Jacob. Jésus fatigué de la route, s’assit tout simplement6. Tout simplement (litt ainsi, de la sorte), sans façon : d’autres : fatigué comme il l’était. — La sixième heure, midi. au bord du puits : il était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis Samaritaine ? » (les Juifs, en effet, n’ont pas de commerce avec les Samaritains). 10 Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donnez-moi à boire, toi même lui en aurait fait la demande, et il t’aurait donné de l’eau vive. — 11 Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond : d’où aurais-tu donc cette eau vive ? 12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? » 13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus jamais soif ;13. Is. xlix, 10 ; li, 1. 14 au contraire l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant jusqu’à la vie éternelle. » 15 La femme lui dit : « Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici. — 16 Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici. » 17 La femme répondit : « Je n’ai pas de mari. » Jésus lui dit : « Tu as raison de dire : Je n’ai pas de mari ; 18 car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas à toi ; en cela, tu as dit vrai. » 19 La femme dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète. 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c’est à Jérusalem qu’est le lieu où il faut adorer. »§20. Nos pères. les Samaritains du temps de Néhémie qui ont bâti un temple sur le mont Garizim. 21 Jésus dit : « Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni dans Jérusalem, que vous adorerez le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23 Mais l’heure approche, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; ce sont de tels adorateurs que le Père demande. 24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, doivent l’adorer en esprit et en vérité. » 25 La femme lui répondit : « Je sais que le Messie (celui qu’on appelle Christ) va venir ; lorsqu’il sera venu, il nous instruira de toutes choses. » 26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »
27 Et à ce moment arrivèrent ses disciples, et ils s’étonnèrent de ce qu’il parlait avec une femme ; néanmoins, aucun ne dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »*27. Arrivèrent de Sichar avec des vivres (vers. 8).
28 La femme, alors, laissant là sa cruche, s’en alla dans la ville, et dit aux habitants : 29 « Venez voir un homme qui m’a dit ce que j’ai fait ; ne serait-ce pas le Christ ? » 30 Ils sortirent de la ville, et vinrent à lui. 31 Pendant l’intervalle, ses disciples le pressaient, en disant : « Maître, mangez. » 32 Mais il leur dit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. » 33 Et les disciples se disaient les uns aux autres : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » 34 Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas vous-mêmes : Encore quatre mois, et ce sera la moisson ? Moi, je vous dis : Levez les yeux, et voyez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson.35. C’était quatre mois avant la moisson. Or la moisson s’ouvrant en Palestine vers la mi- avril. Il en résulte que l’entretien de Jésus avec la Samaritaine eut lieu vers le mois de décembre. — Les champs, etc., métaphore pour désigner les Samaritains qui accouraient en foule à Jésus. 36 Le moissonneur reçoit son salaire et recueille du fruit pour la vie éternelle, afin que le semeur
et le moissonneur se réjouissent ensemble. 37 Car ici s’applique l’adage : Autre est le semeur et autre le moissonneur. 38 Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé et vous, vous êtes entrés dans leur travail. »
39 Or, beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus sur la parole de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » 40 Les Samaritains étant donc venus vers lui, le prièrent de rester chez eux, et il y demeura deux jours. 41 Et un plus grand nombre crurent en lui pour l’avoir entendu lui-même. 42 Et ils disaient à la femme : « Maintenant ce n’est plus à cause de ce que vous avez dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. »
Retour de Jésus en Galilée (43-45). Guérison du fils d’un officier : celui-ci croit avec toute sa maison (46-54).
(Mat 8,5-13; Luc 7,1-10)
43 Après ces deux jours, Jésus partit de là pour se rendre en Galilée. 44 Car Jésus avait déclaré lui-même qu’un prophète n’est pas honoré dans sa patrie.44. S. Jean fait observer que Jésus avait commencé son ministère, non immédiatement par la Galilée, sa patrie, mais par Jérusalem et la Judée pendant près d’une année. 45 Lorsqu’il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l’accueillirent, ayant vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête ;§45. La fête par excellence, celle de Pâque. Voy. ii, 23 : iii, 2) ou même celle des Tabernacles. car eux aussi étaient allés à la fête. 46 Il retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin.
Or, il y avait un officier*46. Un officier, civil ou militaire, du roi Hérode Antipas. du roi dont le fils était malade à Capharnaüm. 47 Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre, pour guérir son fils qui était à la mort. 48 Jésus lui dit : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez pas. » 49 L’officier du roi lui dit : « Seigneur, venez avant que mon enfant meure. — 50 Va, lui répondit Jésus, ton enfant est plein de vie. « Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et partit. 51 Comme il s’en retournait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre, et lui apprirent que son enfant vivait. 52 Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux, et ils lui dirent : « Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. »52. La septième heure, une heure après midi. 53 Le père reconnut que c’était l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : « Ton fils est plein de vie », et il crut, lui et toute sa maison.
54 Ce fut le second miracle que fit Jésus en revenant de Judée en Galilée.

*4,5 IV, 5. Sichar, village à 2 ou 3 kilomètres de Sichem ou Naplouse.

4,6 6. Tout simplement (litt ainsi, de la sorte), sans façon : d’autres : fatigué comme il l’était. — La sixième heure, midi.

4,13 13. Is. xlix, 10 ; li, 1.

§4,20 20. Nos pères. les Samaritains du temps de Néhémie qui ont bâti un temple sur le mont Garizim.

*4,27 27. Arrivèrent de Sichar avec des vivres (vers. 8).

4,35 35. C’était quatre mois avant la moisson. Or la moisson s’ouvrant en Palestine vers la mi- avril. Il en résulte que l’entretien de Jésus avec la Samaritaine eut lieu vers le mois de décembre. — Les champs, etc., métaphore pour désigner les Samaritains qui accouraient en foule à Jésus.

4,44 44. S. Jean fait observer que Jésus avait commencé son ministère, non immédiatement par la Galilée, sa patrie, mais par Jérusalem et la Judée pendant près d’une année.

§4,45 45. La fête par excellence, celle de Pâque. Voy. ii, 23 : iii, 2) ou même celle des Tabernacles.

*4,46 46. Un officier, civil ou militaire, du roi Hérode Antipas.

4,52 52. La septième heure, une heure après midi.