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— Réponse de Job. —
Alors Job prit la parole et dit :
Oui, aujourd’hui ma plainte est amère, et pourtant ma main retient mes soupirs. Oh ! Qui me donnera de savoir où le trouver, d’arriver jusqu’à son trône ! Je plaiderais ma cause devant lui, et je remplirais ma bouche d’arguments. Je saurais les raisons qu’il peut m’opposer, je verrais ce qu’il peut avoir à me dire. M’opposerait-il la grandeur de sa puissance ? Ne jetterait-il pas au moins les yeux sur moi ? Alors l’innocent discuterait avec lui, et je m’en irais absous pour toujours par mon juge. Mais si je vais à l’orient, il n’y est pas ; à l’occident, je ne l’aperçois pas. Est-il occupé au septentrion, je ne le vois pas ; se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir.
10 Cependant il connaît les sentiers où je marche ; qu’il m’examine, je sortirai pur comme l’or. 11 Mon pied a toujours foulé ses traces ; je me suis tenu dans sa voie sans dévier. 12 Je ne me suis pas écarté des préceptes de ses lèvres ; j’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. 13 Mais il a une pensée : qui l’en fera revenir ? Ce qu’il désire, il l’exécute. 14 Il accomplira donc ce qu’il a décrété à mon sujet, et de pareils desseins, il en a beaucoup. 15 Voilà pourquoi je me trouble en sa présence ; quand j’y pense, j’ai peur de lui. 16 Dieu fait fondre mon cœur ; le Tout-Puissant me remplit d’effroi. 17 Car ce ne sont pas les ténèbres qui me consument, ni l’obscurité dont ma face est voilée.