NAHUM
INTRODUCTION AU LIVRE DE NAHUM
(No 10:35. Ps 68.) (És 10:5; etc.; 33:1-5; 29:5-8. So 2:13.)
Ce livre est intitulé «Nahum» (le consolé, celui qui est apaisé, satisfait ou vengé), du nom du prophète originaire d’Elkosch, qui prononça par anticipation la chute de Ninive, capitale de l’Empire assyrien. Les Israélites étaient alors assujettis aux Assyriens. Le livre comporte trois parties.
La première partie introduit l’oracle sur Ninive (1:1-8). Dieu est puissant, il domine sur toute la création, il juge le monde et doit se venger de ses adversaires.
La deuxième partie évoque la manifestation vindicative de Dieu (1:9–2:3): Ninive allait être détruite. Les ennemis d’Israël allaient être «ivres de leur vin, consumés comme la paille sèche, moissonnés». Bref les Ninivites allaient être éliminés et les habitants de Juda allaient être libérés.
La troisième partie (2:4 à 3:19) décrit et célèbre dans les détails la ruine de Ninive. Selon le contexte politique de Nahum, tout était comme déjà exécuté. Cette ville orgueilleuse, sanguinaire, débauchée et idolâtre était tombée sous le pouvoir du Dieu de l’univers.
Nahum présente la destruction de Ninive comme la conséquence d’un jugement de Dieu. Ville orgueilleuse, criminelle et débauchée, Ninive est le symbole permanent d’un pouvoir humain construit sur des bases appelées à disparaître. Il évoque la chute de Ninive comme un véritable reportage: les lions, emblèmes de la puissance de la cité, de sa domination cruelle et de sa rapacité politique, sont passés au fil de l’épée (2:12-14); les uniformes cramoisis et les boucliers rouges des troupes d’élite se heurtent, l’éclat des armes, le fracas des roues des chars et l’agilité, comme l’éclair, de leurs mouvements, forcent l’imagination (2:4; 3:1). La statue d’Ishtar, déesse de la guerre, est brisée: les faux dieux sont donc anéantis. La bonne nouvelle de Nahum est celle du rétablissement de la justice et de la paix, à la suite de la défaite de l’ennemi héréditaire d’Israël.
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V. 1-8: cf. (De 32:35, 39-43. Ex 34:6, 7.) Ps 97:1-9.
Oracle sur Ninive. Livre de la prophétie de Nahum, d’Elkosch.
L’Éternel est un Dieu ajaloux, il se venge;
L’Éternel se venge, il est plein de fureur;
L’Éternel se venge de ses adversaires,
Il garde rancune à ses ennemis.
L’Éternel est lent à la colère, il est grand par sa force;
Il ne laisse pas impuni.
L’Éternel marche dans la tempête, dans le tourbillon;
Les nuées sont la poussière de ses pieds.
Il menace la mer et la dessèche,
Il fait tarir tous les fleuves;
Le Basan et le Carmel languissent,
La fleur du Liban se flétrit.
bLes montagnes s’ébranlent devant lui,
Et les collines se fondent;
La terre se soulève devant sa face,
Le monde et tous ses habitants.
Qui résistera devant sa fureur?
Qui tiendra contre son ardente colère?
Sa fureur se répand comme le feu,
Et les rochers se brisent devant lui.
L’Éternel est bon,
cIl est un refuge au jour de la détresse;
Il connaît ceux qui se confient en lui.
Mais avec des flots qui déborderont
Il détruira la ville,
Et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres.
V. 9-14: cf. És 10:5, etc.; 36; 37.
Que méditez-vous contre l’Éternel?
C’est lui qui détruit.
La détresse ne paraîtra pas deux fois.
10 Car entrelacés comme des épines,
Et comme ivres de leur vin,
Ils seront consumés
Comme la paille sèche, entièrement.
11 De toi est sorti
Celui qui méditait le mal contre l’Éternel,
Celui qui avait de méchants desseins.
12 Ainsi parle l’Éternel: Quoique intacts et nombreux,
Ils seront moissonnés et disparaîtront.
Je veux t’humilier,
Pour ne plus avoir à t’humilier…
13 Je briserai maintenant son joug de dessus toi,
Et je romprai tes liens…
14 Voici ce qu’a ordonné sur toi l’Éternel:
Tu n’auras plus de descendants qui portent ton nom;
J’enlèverai de la maison de ton dieu les images taillées ou en fonte;
Je préparerai ton sépulcre, car tu es trop léger.
a 1:2 Ex 20:5. b 1:5 Ex 19:18. Ps 18:8; 29:5, 6; 68:8; 97:4, 5; 114:4. c 1:7 Joë 3:16.