11
(Mat 9,18-19.23-26; Luc 7,11-17; 8,40-42.49-56)
Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur. — Marie est celle qui oignit de parfum le Seigneur, et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et cétait son frère Lazare qui était malade. — Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » Ce quayant entendu, Jésus dit : « Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. » Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, et Lazare.
Ayant donc appris quil était malade, il resta deux jours encore au lieu il était. Il dit ensuite à ses disciples : « Retournons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Maître, tout à lheure les Juifs voulaient te lapider, et tu retournes  ? » Jésus répondit : « Ny a-t-il pas douze heures dans le jour ? Si quelquun marche pendant le jour, il ne se heurte pas, parce quil voit la lumière de ce monde. 10  Mais sil marche pendant la nuit, il se heurte, parce quil manque de lumière. » 11  Il parla ainsi, et ajouta : « Notre ami Lazare dort, mais je me mets en route pour le réveiller. » 12  Ses disciples lui dirent : « Sil dort, il guérira. » 13  Mais Jésus avait parlé de sa mort, et ils pensaient que cétait du repos du sommeil. 14  Alors Jésus leur dit clairement : « Lazare est mort ; 15  et je me réjouis à cause de vous de navoir pas été , afin que vous croyiez ; mais allons vers lui. » 16  Et Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui. »
17  Jésus vint donc et trouva Lazare depuis quatre jours dans le sépulcre. 18  Or Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ. 19  Beaucoup de Juifs étaient venus près de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. 20  Dès que Marthe eut appris que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. 21  Marthe dit donc à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22  Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te laccordera. » 23  Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » 24 « Je sais, lui répondit Marthe, quil ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour. » 25  Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra ; 26  et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas pour toujours. Le crois-tu ? — 27  Oui, Seigneur, lui dit-elle, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde. »
28  Lorsquelle eut ainsi parlé, elle sen alla, et appela en secret Marie, sa sœur, disant : « Le Maître est , et il t’appelle. » 29  Dès que celle-ci leut entendu, elle se leva promptement et alla vers lui. 30  Car Jésus nétait pas encore entré dans le village ; il n’avait pas quitté le lieu Marthe lavait rencontré. 31  Les Juifs qui étaient avec Marie, et la consolaient, layant vue se lever en hâte et sortir, la suivirent en pensant : « Elle va au sépulcre pour y pleurer. » 32  Lorsque Marie fut arrivée au lieu était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » 33  Jésus la voyant pleurer, elle et les Juifs qui l’accompagnaient, frémit en son esprit, et se laissa aller à son émotion. 34  Et il dit : «  l’avez-vous mis ? — Seigneur, lui répondirent-ils, venez et voyez. » 35 Et Jésus pleura. 36  Les Juifs dirent : « Voyez comme il laimait ! » 37  Mais quelques-uns dentre eux dirent : « Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux dun aveugle-né, faire aussi que cet homme ne mourût pas ? »
38  Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre : cétait un caveau, et une pierre était posée dessus. 39 « Otez la pierre », dit Jésus. Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours quil est . » 40  Jésus lui dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » 41  Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus leva les yeux en haut et dit : « Père, je te rends grâces de ce que tu mas exaucé. 42  Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours ; mais jai dit cela à cause de la foule qui mentoure, afin quils croient que cest toi qui mas envoyé. » 43  Ayant parlé ainsi, il cria dune voix forte : « Lazare, sors ! » 44  Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé dun suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
(Mat 26,57-68; Mrc 14,53-65; Luc 22,66-71)
45  Beaucoup dentre les Juifs qui étaient venus près de Marie et de Marthe, et qui avaient vu ce quavait fait Jésus, crurent en lui. 46  Mais quelques-uns dentre eux allèrent trouver les Pharisiens, et leur racontèrent ce que Jésus avait fait. 47  Les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent donc le Sanhédrin et dirent : « Que ferons-nous ? Car cet homme opère beaucoup de signes. 48  Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire notre ville et notre nation. » 49  Lun deux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-, leur dit : « Vous ny entendez rien ; 50  vous ne réfléchissez pas quil est de votre intérêt quun seul homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas. » 51  Il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant grand prêtre cette année-, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; — 52  et non seulement pour la nation, mais aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés. 53 Depuis ce jour, ils délibérèrent sur les moyens de le faire mourir. 54  Cest pourquoi Jésus ne se montrait plus en public parmi les Juifs ; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville nommée Ephrem, et il y séjourna avec ses disciples.
55  Cependant la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup montèrent de cette contrée à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier. 56  Ils cherchaient Jésus et ils se disaient les uns aux autres, se tenant dans le temple : « Que vous en semble ? Pensez-vous quil ne viendra pas à la fête ? » Or, les Pontifes et les Pharisiens avaient donné l’ordre que, si quelqu’un savait il était, il le déclarât, afin quils le fissent prendre.