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7. Conversion nécessaire : Galiléens massacrés, la tour de Siloé (xiii, 1-5). Le figuier stérile (6-9). La femme courbée (10-17). Le grain de sénevé et le levain (18-21).
En ce même temps, quelques-uns vinrent raconter à Jésus ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. Il leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir souffert de la sorte ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous comme eux. Ou bien ces dix-huit sur qui tomba la tour de Siloé, et qu’elle tua, pensez-vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même. »
Il dit aussi cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne ; il vint pour y chercher des fruits, et n’en trouvant pas, il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve pas ; coupe-le donc : pourquoi rend-il la terre improductive ?* Le vigneron lui répondit : Seigneur, laissez-le encore cette année, jusqu’à ce que j’aie creusé et mis du fumier tout autour. Peut-être portera-t-il du fruit ensuite ; sinon, vous le couperez. »
10 Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. 11 Or, il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme : elle était courbée, et ne pouvait absolument pas se redresser. 12 L’ayant vue, Jésus l’appela et lui dit : « Femme, tu es délivrée de ton infirmité. » 13 Et il lui imposa les mains ; aussitôt elle se redressa, et elle glorifiait Dieu. 14 Mais le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait fait cette guérison un jour de sabbat, prit la parole et dit au peuple : « Il y a six jours pour travailler, venez donc vous faire guérir ces jours-là et non pas le jour du sabbat. — 15 Hypocrite, lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? 16 Et cette fille d’Abraham, que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, il ne fallait pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ! » 17 Pendant qu’il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et tout le peuple était ravi de toutes les choses merveilleuses qu’il accomplissait.
18 Il disait encore : « À quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ? 19 Il est semblable à un grain de sénevé qu’un homme prit et jeta dans son jardin ; il poussa et il devint un arbre, et les oiseaux du ciel firent leur demeure dans ses rameaux. »§
20 Il dit encore : « À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? 21 Il est semblable au levain qu’une femme prend et mêle dans trois mesures de farine, de façon à faire lever toute la pâte. »*
1. Conditions du salut, réprobation des Juifs : Salut difficile ; les premiers derniers (xiii, 22-30). Embûches d’Hérode ; reproches à Jérusalem (31-35). L’hydropique ; les places à table ; l’aumône (xiv, 1-14). Les invités au festin (15-24). Renoncement et courage ; le sel (25-35).
22 Il allait donc par les villes et les villages, enseignant et s’avançant vers Jérusalem. 23 Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y aura-t-il qu’un petit nombre de sauvés ? » Il leur dit : 24 « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer, et ne le pourront pas. 25 Une fois que le père de famille se sera levé et aura fermé la porte, si vous êtes dehors et que vous vous mettiez à frapper, en disant : Seigneur, ouvrez-nous ! Il vous répondra : Je ne sais d’où vous êtes. 26 Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant vous, et vous avez enseigné dans nos places publiques. 27 Et il vous répondra : Je vous le dis, je ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquités. 28 C’est alors qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, lorsque vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, tandis que vous serez jetés dehors. 29 Il en viendra de l’Orient et de l’Occident, de l’Aquilon et du Midi ; et ils prendront place au banquet dans le royaume de Dieu. 30 Et tels sont les derniers, qui seront les premiers ; et tels sont les premiers, qui seront les derniers. »
31 Le même jour, quelques Pharisiens vinrent lui dire : « Retire-toi et pars d’ici ; car Hérode veut te faire mourir. » 32 Il leur répondit : « Allez et dites à ce renard : Je chasse les démons et guéris les malades aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’aurai fini. 33 Seulement il faut que je poursuive ma route aujourd’hui, et demain, et le jour suivant ; car il ne convient pas qu’un prophète meure hors de Jérusalem. 34 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et lapide ceux qui sont envoyés vers elle ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu ! 35 Voici que ta maison va t’être laissée. Je te le dis, tu ne me verras plus, jusqu’à ce que vienne le jour où tu diras : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
* 13:7 XIII, 7. Rend-il la terre improductive, en l’occupant (Vulg.) sans porter de fruits. L’ancienne version latine portait impedit, qui correspondait mieux au grec καταργεϊ. 13:9 9. Le maître de la vigne, c’est Dieu ; le figuier, c’est le peuple d’Israël, qui n’a guère porté d’autre fruit que des pratiques extérieures, semblables à un vain feuillage. Les Juifs ne se convertissant pas, Jérusalem fut détruite et tout le peuple dispersé parmi les nations. C’est ce châtiment final que figure la malédiction du figuier stérile en S. Matthieu (xxi, 19) et en S. Marc (xi, 13 sv.). 13:18 18. Matth. xiii, 31. § 13:19 19. Le texte reçu ajoute μέγα, grand. * 13:21 21. Matth. xiii, 33. 13:25 25. Vulg. sera entré. 13:32 32. Aujourd’hui, demain, etc., expressions figurées marquant un temps peu considérable, mais dont la durée est laissée dans le vague, pour faire entendre que le troisième jour dépend, non de la volonté d’Hérode, mais des décrets divins. — J’aurai fini, ce sera ma fin, je serai consommé (Vulg.) par la mort.