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Après cela, j’entendis dans le ciel comme une grande voix d’une foule immense qui disait : « Alléluia ! Le salut, la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu, parce que ses jugements sont vrais et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, il a vengé le sang de ses serviteurs répandu par ses mains. » Et ils dirent une seconde fois : « Alléluia ! Et la fumée de son embrasement monte aux siècles des siècles. »*
Et les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : « Amen ! Alléluia ! » Et il sortit du trône une voix qui disait : « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands ! » Et j’entendis comme la voix d’une foule immense, comme le bruit des grandes eaux, comme le fracas de puissants tonnerres, disant : « Alléluia ! car il règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant ! Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse§ s’est préparée, et il lui a été donné de se vêtir de lin fin, éclatant et pur. » — Ce fin lin, ce sont les vertus des saints. Et l’ange* me dit : « Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau ! » Et il ajouta : « Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. » 10 Je tombai alors à ses pieds pour l’adorer ; mais il me dit : « Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui gardent le témoignage de Jésus. Adore Dieu. » — Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.
TROISIÈME PARTIE. [XIX, 11 — XXII, 9.] TRIOMPHE DU CHRIST ET DE L’ÉGLISE.
I. — Les victoires de J.-C. (xix, 11 — xx) : 1o Le vainqueur et son armée. (1-16). — 2o Défaite de la bête et des rois (17-21). — 3o Défaite du dragon a) lié pendant le règne de mille ans, puis b) précipité en enfer avec ses partisans (xx, 1-10). — 4o Le jugement dernier (11-25).
11 Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice. 12 Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; il avait sur la tête plusieurs diadèmes, et portait un nom écrit que nul ne connaît que lui-même ; 13 il était revêtu d’un vêtement teint de sang :§ son nom est le Verbe de Dieu. 14 Les armées du ciel* le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur. 15 De sa bouche sortait un glaive affilé [à deux tranchants], pour en frapper les nations ; c’est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer, et c’est lui qui foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. 16 Sur son vêtement et sur sa cuisse, il portait écrit ce nom : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. 17 Et je vis un ange debout dans le soleil ; et il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel : « Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, 18 pour manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des soldats vaillants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous les hommes, libres et esclaves, petits et grands. » 19 Et je vis la bête et les rois de la terre avec leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à Celui qui était monté sur le cheval et à son armée. 20 Et la bête fut prise, et avec elle le faux-prophète qui, par les prodiges faits devant elle, avait séduit ceux qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image. Tous les deux furent jetés vivants dans l’étang de feu où brûle le soufre ; 21 le reste fut tué par le glaive qui sortait de la bouche de Celui qui était monté sur le cheval ; et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs.
* 19:3 XIX, 3. Litt. Sa fumée, c.‑à-d. la fumée de son embrasement, xviii, 9. 19:4 4. Ce deuxième chœur est celui des vingt-quatre vieillards, représentants de l’Église de Dieu (iv. 4)), et des quatre êtres vivants, personnification des forces de la nature (iv, 6, 7) : tout ce qui est créé prend part à la joie du ciel et donne gloire à Dieu, selon l’invitation de xviii, 20. 19:5 5. Comp. Ps. cxxxiv (133) 1 ; cxxxv (134) 1, 20. § 19:7 7. Son épouse : l’Église, comme l’enseigne S. Paul (Ephés. v, 23 sv. II Cor. xi, 2) Cette épouse, dont la glorification forme un contraste saisissant avec la ruine de la prostituée, sera plus tard appelée Jérusalem (xxi, 2, 9 sv.) comme sa rivale a été nommée Babylone. * 19:9 9. L’ange : litt. Et il me dit, sans que l’interlocuteur soit autrement précisé. Il s’agit probablement de l’ange qui fit voir à S. Jean toute l’Apocalypse, comme semble l’indiquer un passage absolument semblable, par lequel se termine la troisième partie (xxii, 8 ; comp. v, 16 et i, 1). — Ces paroles : toutes les révélations de cette seconde partie. Comp. xxii, 6. 19:10 10. Pour l’adorer : ce terme doit être pris ici, comme en plusieurs endroits de l’Écriture, dans le sens large de vénérer, donner une marque extraordinaire de respect. — Car le témoignage de Jésus, etc. Sens : si les paroles de l’ange montrent qu’il possède l’Esprit de prophétie, ce même Esprit anime aussi ceux qui, comme S. Jean (i, 2), rendent témoignage à Jésus ; ils sont donc égaux sous ce rapport. 19:11 11. La victoire de J.-C. annoncée dès la première page du livre scellé (vii, 2) va maintenant être dépeinte avec ses magnifiques résultats. — Fidèle et Véritable : en lui s’accomplissent les promesses et les menaces divines (i, 5 ; iii, 14). § 19:13 13. Vêtement teint de sang : comme dans la prophétie d’Isaïe, où le céleste Vainqueur des nations impies donne lui-même l’explication des taches de sang que portent ses vêtements (Is. lxiii, 1-6 ; comp. ). * 19:14 14. Les armées du ciel, les anges (Matth. xxv, 31 ; II Thess. i, 7), le suivaient, pour être témoins de sa victoire. Les chevaux blancs figurent le triomphe ; le fin lin, blanc et pur, la sainteté (v. 8). 19:15 15. Glaive affilé — διστομος, à deux tranchants, ne se trouve pas dans nombre de manuscrits. Voy. i, 16 ; ii, 27. 19:19 19. La bête sortie de la mer (xiii, 1), devenue l’instrument du dragon (xiii, 2) et le soutien de la grande Babylone (xiii, 3), après la guérison de sa blessure mortelle (xiii, 3 ; comp. xii, 8), a pu, grâce au faux-prophète (xiii, 11), établir sa domination sur le monde et ses rois (xiii, 7, 12 ; xii, 13). L’Antéchrist, — car la puissance de la bête est alors entre ses mains, — a déclaré la guerre à Dieu et aux Saints (xiii, 5-8), tué les deux Témoins (xi, 8) et opéré la coalition suprême de toutes les forces antichrétiennes (xvi, 13). Déjà frappé de différents fléaux (xvi, 1 sv.) son empire va être détruit, et lui-même sera précipité en enfer. — Rassemblés à Armagédon (xvi, 16). Comme ici la guerre contre Dieu c’est la persécution de l’Église, ce rassemblement symbolique signifie la conspiration générale des puissances humaines contre le christianisme, sous l’influence de Satan et la conduite de l’Antéchrist ; la bataille finale, c’est l’avènement triomphant de J.-C. pour juger le monde.