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II. — Le triomphe de l’Église (xxi — xxii, 5) : 5o Apparition du monde nouveau et de la Jérusalem nouvelle (1-8). — 6o Structure et splendeur de la ville sainte (9-27). — 7o Vie immortelle et heureuse de ses habitants (xxii, 1-5).
Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer.* Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. Et j’entendis une voix forte qui disait : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes : il habitera avec eux, et ils seront son peuple ; et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » Et Celui qui était assis sur le trône, dit : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il ajouta : « Écris, car ces paroles sont sûres et véritables. » Puis il me dit : « C’est fait ! Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai gratuitement de la source de l’eau de la vie. Celui qui vaincra possédera ces choses ; je serai son Dieu et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l’étang ardent de feu et de soufre : c’est la seconde mort. »§ Alors l’un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept dernières plaies, vint me parler et me dit : « Viens, je te montrerai la nouvelle mariée, l’Épouse de l’Agneau. »* 10 Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, 11 brillante de la gloire de Dieu, et l’astre qui l’éclaire est semblable à une pierre très précieuse, à une pierre de jaspe transparente comme le cristal. 12 Elle a une grande et haute muraille, avec douze portes ; à ces portes sont douze anges, et des noms inscrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël. 13 Il y a trois portes à l’orient, trois portes au nord, trois portes au midi et trois portes à l’occident. 14 La muraille de la ville a douze pierres fondamentales sur lesquelles sont douze noms, ceux des douze apôtres de l’Agneau. 15 Et celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d’or, pour mesurer§ la ville, ses portes et sa muraille. 16 La ville est quadrangulaire, et sa longueur est égale à sa largeur. Il mesura la ville avec son roseau, jusqu’à douze mille stades ; la longueur, la largeur et la hauteur en sont égales. 17 Il en mesura aussi la muraille, de cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme, qui est aussi mesure d’ange. 18 La muraille de la ville est construite en jaspe, et la ville est d’un or pur, semblable à un pur cristal. 19 Les pierres fondamentales du mur de la ville sont ornées de toutes sortes de pierres précieuses ;* la première base est du jaspe ; la deuxième, du saphir, la troisième, de la calcédoine ; la quatrième, de l’émeraude ; 20 la cinquième, du sardonyx ; la sixième, de la sardoine ; la septième, de la chrysolithe ; la huitième, du béryl ; la neuvième, de la topaze ; la dixième, de la chrysoprase ; la onzième, de l’hyacinthe ; la douzième, de l’améthyste. 21 Les douze portes sont douze perles ; chaque porte est d’une seule perle ; la rue de la ville est d’un or pur, comme du verre transparent. 22 Je n’y vis point de temple, car le Seigneur Dieu tout-puissant en est le temple, ainsi que l’Agneau. 23 La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine, et l’Agneau est son flambeau. 24 Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur magnificence. 25 Ses portes ne seront point fermées chaque jour, car il n’y aura point de nuit. 26 On y apportera ce que les nations ont de plus magnifique et de plus précieux ; 27 et il n’y entrera rien de souillé, aucun artisan d’abomination et de mensonge, mais ceux-là seulement qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.
* 21:1 XXI, 1. Déjà Is. (lxv, 17 sv.) avait prédit en ces termes un renouvellement de l’univers visible. Créée au commencement dans un état excellent (Gen. i, 30), puis maudite et soumise à la corruption par suite du péché (Gen. iii, 17 ; Rom. viii, 20), la nature entière attend, avec une sorte d’impatience douloureuse, le moment de la glorification des enfants de Dieu, qui sera celui de son affranchissement (Rom. viii, 19).Ces cieux nouveaux et cette terre nouvelle, c’est un renouvellement de ce monde où a vécu l’humanité déchue, lequel, débarrassé enfin de toute souillure, sera rétabli par Dieu dans un état égal, et même supérieur, à celui dans lequel il avait été créé ; renouvellement que l’Écriture appelle ailleurs ῇ παλιγγενεσίᾳ, la régénération (Matth. xix, 28) et ῇ ἀποκαταστάσεως πάντων, la restitution de toutes choses en leur premier état (Act. iii, 21). 21:2 2. La ville sainte, opposée à la ville impie (xvii), Jérusalem, opposée à Babylone. l’Épouse parée, opposée à la prostituée ; c’est l’Église, la société des Saints (v. 9 note) ; elle est ici appelée nouvelle, non plus par opposition à la société religieuse de l’ancien Testament, mais parce que, après l’avènement glorieux de son Époux et la rénovation de toutes choses (v. 1 et 5) l’Église de J.-C. elle-même entre dans une phase nouvelle de son existence, qui est celle de la célébration solennelle de ses noces (xix, 7). 21:6 6. L’eau de la vie, ici, image de la bienheureuse immortalité : comp. vii, 17 ; Is. iv, 1 ; Jean, iv, 10, 14 et Matth. v, 6. § 21:8 8. La seconde mort, la mort définitive, l’éternelle damnation (xx, 6, 14). * 21:9 9. Du parallélisme parfait de ces deux passages, on doit conclure que la Jérusalem nouvelle décrite ici n’est pas plus une ville, dans le sens propre du mot, que ne l’était la grande Babylone, mais bien une cité, c’est-à-dire une société, formée de membres harmonieusement unis entre eux, comme les pierres d’un édifice. Dans la description qui va suivre, il ne faut pas voir autre chose que des symboles, exprimant la beauté, la gloire, la paix et le bonheur de la société des enfants de Dieu, telle qu’elle existera après le jugement dernier, réunissant dans une sainte et bienheureuse fraternité les héritiers glorieux du ciel et de la terre renouvelée. — L’Épouse : voy. xix, 7. — Sur une haute montagne : comp. Is. ii, 2 sv. ; Ezéch. xi, 2 ; Ps. lxxxvii (86) 2. — Jérusalem, dont il a été dit tant de choses glorieuses (Ps. cit., 3) et dont les splendeurs ont déjà été chantées par Tobie (viii, 9-23). Isaïe (lx, 18-22) et les autres prophètes. 21:12 12. Douze tribus d'Israël : Israël reste le type consacré du peuple de Dieu ; mais pour bien marquer ce caractère typique les 12 Apôtres sont immédiatement joints aux 12 Patriarches (v. 14). 21:13 13. Trois portes, comme la ville d’Ézéchiel (xlviii, 31 sv.). § 21:15 15. Pour mesurer : comp. Ezéch. l. cit. 16 sv. * 21:19 19. Pierres précieuses, dont le symbolisme spécial est difficile à déterminer. Comp. Exod. xxviii, 17 sv. 21:24 24. C’est un texte d’Isaïe (lx, 3, 11) appliqué à la Jérusalem du monde nouveau. 21:25 25. Ses portes : allusion à l’ancien usage de fermer le soir les portes des villes. Jérusalem est la cité de la paix éternelle, donc ses portes ne seront jamais fermées ; ni durant le jour, car il n’y aura point d’ennemis battant la campagne, ni durant la nuit, puisqu’il n’y en aura pas pour elle (xxii. xxii, 5 ; comp. Is. lx, 11).