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Mieux vaut la stérilité avec la vertu ; sa mémoire est immortelle, car elle est connue de Dieu et des hommes. Quand on l’a sous les yeux, on l’imite ; quand elle n’est plus là, on la regrette ; couronnée dans l’éternité, elle triomphe, ayant remporté la victoire dans des combats sans souillure. Mais la nombreuse postérité des impies est sans utilité ; issue de rejetons bâtards, elle ne jettera pas de racines profondes, et ne s’établira pas sur un fondement assuré. Alors même qu’ils se couvriraient pour un temps de verts rameaux, fixés au sol sans solidité, ils seront ébranlés par le vent, et déracinés par la violence de l’ouragan. Leurs rameaux seront brisés encore tendres, leurs fruits sont inutiles, trop verts, pour être mangés, et impropres à tout usage. Car les enfants nés de sommeils impurs sont témoins du crime contre leurs parents quand on les interroge.
5. Chap, iv, 7-19 : La mort prématurée du juste et la longue vie de l’impie. — Ce n’est pas l’âge, mais la vertu qui fait la vieillesse (iv, 7-9). Le juste soustrait tout jeune aux dangers du monde (iv, 10-14). Les impies n’y comprennent rien (iv, 15-18) ; leur fin horrible (iv, 19).
Mais le juste, lors même qu’il meurt avant l’âge, trouve le repos. Une vieillesse honorable n’est pas celle que donne une longue vie ; ni celle qui se mesure au nombre des années. Mais la prudence tient lieu pour l’homme de cheveux blancs ; et l’âge de la vieillesse, c’est une vie sans tache. 10 Étant agréable à Dieu, il était aimé de lui, et, comme il vivait parmi les pécheurs, il a été transféré.* 11 Il a été enlevé de peur que la malice n’altérât son intelligence, ou que la ruse ne pervertît son âme. 12 Car l’enchantement du vice obscurcit le bien, et le vertige de la passion pervertit un esprit sans malice. 13 Arrivé en peu de temps à la perfection, il a fourni une longue carrière. 14 Car son âme était agréable au Seigneur ; c’est pourquoi le Seigneur s’est hâté de le retirer du milieu de l’iniquité. 15 Les peuples le voient sans y rien comprendre, ne se mettant pas ceci dans l’esprit que la grâce de Dieu et sa miséricorde sont avec ses élus, et qu’il a souci de ses saints. 16 Mais le juste qui meurt condamne les impies qui survivent, et la jeunesse arrivée si vite à la perfection condamne la longue vieillesse de l’homme injuste. 17 Ils verront la fin du sage, mais sans comprendre les desseins de Dieu sur lui, ni pourquoi le Seigneur l’a mis en sûreté. 18 Ils verront et se moqueront, mais le Seigneur se rira d’eux ; 19 et après cela ils seront un cadavre sans honneur, ils seront parmi les morts dans l’opprobre pour toujours. Le Seigneur les brisera, et, réduits au silence, les précipitera ; il les ébranlera de leurs fondements, et ils seront détruits jusqu’au dernier ; ils seront dans la douleur, et leur mémoire périra.
6. Chap, iv, 20 — v, 23 : Le jugement final. — Terreur des impies et confiance des justes (iv, 20 ; v, 1). Les aveux des méchants : ils se sont trompés sur le sort des justes (v, 2-5), sur leur propre conduite (v, 6-8), sur l’instabilité de la vie (v, 9-14). Récompense des justes (v, 15, 16) et châtiment des impies (v, 17-23).
20 Ils viendront pleins d’effroi à la pensée de leurs péchés, et leurs crimes, se dressant devant eux, les accuseront.
* 4:10 Le portrait de ce juste est influencé par Gen 5:24 : “Hénoch plut à Dieu, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait transféré” : comp. Sir 46:16 ; Heb 11:5.