*4,3 L’Écriture, citation de Gen. xv, 6. L’historien sacré rapporte en cet endroit l’acte de foi par lequel Abraham acquiesça à la parole de Dieu qui lui promettait une nombreuse postérité. Toutefois la pensée de l’Apôtre ne s’arrête pas à cet acte unique. Elle se porte sur tous les actes par lesquels Abraham, depuis sa vocation, soumit à Dieu son intelligence et sa volonté. Comp. vers. 17 et Gen. xvii, 4, 19-21 et Gen. xvii, 15 sv.
†4,5 La locution croit en dit plus que croit à ; elle ajoute une idée de confiance et d’amour. — La Vulgate ajoute : selon le décret de la grâce de Dieu, paroles qui sans appartenir au texte original, ont la valeur d’une excellente glose, reçue depuis les premiers siècles dans le texte latin.
‡4,10 Ce n’est que quatorze ans plus tard (Gen. xv et xvii), qu’il est question de la circoncision d’Abraham.
§4,11 Afin de, marque le dessein de Dieu. Ainsi est élargie la paternité d’Abraham ; elle sort du cadre étroit des conceptions juives ; de charnelle, elle devient spirituelle et s’étend à tout les croyants, juifs et païens. Comp. Gal. iii, 7.
*4,12 La Vulgate, et non seulement des circoncis (des Juifs), mais encore de tous ceux (des païens) qui marchent, etc.
†4,13 La Loi mosaïque : Abraham ne vivait pas sous la Loi quand Dieu lui fit la promesse. Ce n’est donc pas sur la Loi, comme se le persuadaient faussement les Juifs, que se fonde le droit à l’héritage promis à Abraham. L’Apôtre semble avoir en vue principalement la promesse relative à la possession de la terre de Chanaan, figure du royaume messianique (Gen. xiii, 15 et xvii, 8). Ailleurs (Gen. xii, 3-7 ; xviii, 18 et xxii, 18 etc.) les bénédictions divines sont promises à toutes les nations en Abraham : ici, à Abraham et à sa postérité. Il est vrai, la Vulgate reproduisant trop servilement le texte grec traduit : ou à sa postérité ; mais l’on sait que dans les phrases négatives la particule grecque ἤ, équivaut à et (ix, 11 ; Eph. v, 3 ; Act. i, 7 etc.).
‡4,15 Et là où il n’y a pas de loi, en disant avec le texte reçu ; οὖ γὰρ, leçon suivie par la Vulgate. De bons manuscrits, l’ancienne Itala et plusieurs Pères ont lu : οὖ δι, or là où il n’y a pas… Sens : Là ou la promesse est absolue et indépendante de la Loi, là il ne saurait y avoir de prévarication qui empêche Dieu de donner l’héritage promis.
§4,17 Gen. xvii, 4, 5.
*4,18 Dit. Gen. xv, 5. Le passage étant bien connu de ses lecteurs, S. Paul n’en cite que les derniers mots.
†4,19 Il ne considéra pas, ou d’après une autre leçon préférée par les meilleurs critiques : il considéra sans trouble. La promesse de Dieu fut l’occasion pour Abraham d’un moment de surprise (Gen. xvii, 17 ; Comp. xv, 5), mais non pas d’hésitation. Aussi Dieu ne le reprit-il pas comme il le fit pour Sara. (Gen. xviii, 10 sv.).