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IV. — SUR LES DONS ET LEUR USAGE. [XIII, 1 — XIV, 40.]
Chap. xii, 1-30. — Principe général (1-3). Malgré leur diversité ces dons ont tous un seul et même auteur et ils concourent tous au bien de l’Église (4-11). Les moins apparents sont parfois les plus utiles. Le corps et les membres (12-26). Application (27-30).
Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l’ignorance.* Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous y étiez conduits. Je vous déclare donc que personne, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ; et personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur, » si ce n’est par l’Esprit-Saint. Il y a pourtant diversité de dons, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse, à l’autre une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par ce seul et même Esprit ; 10 à un autre, la puissance d’opérer des miracles ; à un autre la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre la diversité des langues ; à un autre le don de les interpréter.§ 11 Mais c’est le seul et même Esprit qui produit tous ces dons, les distribuant à chacun en particulier, comme il lui plaît. 12 Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ.* 13 Tous, en effet, nous avons été baptisés dans un seul esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. 14 Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs. 15 Si le pied disait : « Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps », en serait-il moins du corps pour cela ? 16 Et si l’oreille disait : « Puisque je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps », en serait-elle moins du corps pour cela ? 17 Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout entier ouïe, où serait l’odorat ? 18 Mais Dieu a placé chacun des membres dans le corps, comme il l’a voulu. 19 Si tous étaient un seul et même membre, où serait le corps ? 20 Il y a donc plusieurs membres et un seul corps. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; ni la tête dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous. » 22 Au contraire, les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont plus nécessaires ; 23 et ceux que nous tenons pour les moins honorables du corps, sont ceux que nous entourons de plus d’honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes, nous les traitons avec plus de décence, 24 tandis que nos parties honnêtes n’en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus de respect à ce qui est moins digne, 25 afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. 26 Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres s’en réjouissent avec lui. 27 Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. 28 Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont les dons de guérir, d’assister, de gouverner, de parler diverses langues. 29 Tous sont-ils apôtres ? Tous prophètes ? Tous docteurs ? 30 Tous thaumaturges ? Tous ont-ils les grâces de guérison ? Tous parlent-ils des langues ? Tous interprètent-ils ?
2. Chap. xii, 31-xiii, 13. — Les dons spirituels et la charité. Inutilité des dons sans la charité (xii, 31 — xiii, 3). Excellence de la charité (4-7) ; sa durée éternelle (8-13).
31 Aspirez aux dons supérieurs.§ Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre toutes.
* 12:1 XII, 1. Dons spirituels, litt. charismes, grâces spéciales accordées par l’Esprit-Saint à certains fidèles, non pour leur propre sanctification, mais pour le bien de l’Église (Comp. Rom. xii, 6) ; ils diffèrent donc et de la grâce sanctifiante et des dons du Saint-Esprit. Ces dons, ainsi que les manifestations extraordinaires auxquelles ils donnaient lieu, fréquents à l’origine de l’Église, sont devenus par la suite de plus en plus rares, sans avoir disparu tout à fait. 12:8 8. Parole de sagesse, non pas simplement la connaissance des mystères les plus profonds de la religion (ii, 6 sv.), mais en outre le don surnaturel de les expliquer que l’Esprit-Saint donne à des âmes simples et sans étude, comme il le fit pour les Apôtres. — Parole de connaissance ou de science, le don de proposer les vérités ordinaires de la religion que tous doivent savoir, et de les mettre à la portée de tous les esprits. Ce serait le don propre des Docteurs (v. 28). Comp. Rom. xii, 6. 12:9 9. La foi, non la vertu théologale de ce nom, qui est nécessaire à tous, mais ce degré de foi qui obtient et fait des miracles (Matth. xxi, 21, 22 ; I Cor. viii, 2). § 12:10 10. Prophétie, don non pas précisément d’annoncer les événements futurs, mais d’enseigner les vérités de la foi sous l’action directe du Saint-Esprit. * 12:12 12. L’Église est encore appelée le corps du Christ. Eph. i, 23 ; iv, 13 ; v, 30 etc. Comp. Col. i, 18. 12:27 27. Chacun pour sa part, chacun avec son don particulier, sa fonction, etc. Au lieu de μέρους, la Vulgate a lu μέλους, membra de membro, au même sens que Rom. xii, 5 : Vous êtes membres les uns des autres, des membres unis entre eux et dépendants les uns des autres. 12:28 28. Apôtres, non pas seulement les Douze, mais avec eux des hommes extraordinairement appelés et délégués par le S. Esprit à la prédication de l’Évangile sous leur dépendance. — Prophètes, voy. vers. 10. Le même rang — le premier après les Apôtres — leur est attribué ; Eph. iv, 11 ; et Act. xiii, 1, où ils sont nommés avant les docteurs auxquels est assigné le rang. — Docteurs, chargés officiellement d’instruire la communauté, en eux, ce n’est pas, comme dans les prophètes, l’inspiration qui domine, mais la réflexion et l’étude. — Diverses langues : voy. chap. xiv. La Vulgate ajoute, d’interpréter les langues, les discours de ceux qui parlaient en langues (chap. xiv). § 12:31 31. Supérieurs. Vulg. meilleurs, plus utiles à la communauté. — La Vulg. et beaucoup d’interprètes traduisent par le comparatif, une voie plus excellente. Ce verset appartient au chap. suivant.