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Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ.*
III. — SUR LE BON ORDRE DANS LES ASSEMBLÉES RELIGIEUSES.
Chap. xi, 2-34. — Dans les réunions, l’homme doit être tête nue et la femme tête voilée (2-16). Abus dans la célébration de la Cène du Seigneur (17-22). — Institution de la sainte Eucharistie ; préparation exigée pour la recevoir (23-32). Conclusion (33-34).
Je vous loue, [mes frères], de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données. Je veux cependant que vous sachiez que le chef de tout homme c’est le Christ, que le chef de la femme, c’est l’homme, et que le chef du Christ, c’est Dieu. Tout homme qui prie ou qui prophétise la tête couverte, déshonore sa tête. Toute femme qui prie ou qui prophétise la tête non voilée, déshonore sa tête§ : elle est comme celle qui est rasée. Si une femme ne se voile pas la tête, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux à une femme d’avoir les cheveux coupés ou la tête rasée, qu’elle se voile. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, parce qu’il est l’image* de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. 10 C’est pourquoi la femme doit, à cause des anges, avoir sur la tête un signe de sujétion. 11 Toutefois, ni la femme n’est sans l’homme, ni l’homme sans la femme, dans le Seigneur. 12 Car, si la femme a été tirée de l’homme, l’homme aussi naît de la femme, et tout vient de Dieu. 13 Jugez-en vous-mêmes : est-il bienséant qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? 14 La nature elle-même ne nous enseigne-t-elle pas que c’est une honte à un homme de porter de longs cheveux, 15 tandis que c’est une gloire pour la femme qu’une longue chevelure, parce que la chevelure lui a été donnée en guise de voile ? 16 Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu. 17 Mais en vous recommandant ce point,§ je n’ai garde de vous louer de ce que vous vous assemblez, non pour votre avantage, mais pour votre préjudice. 18 Et d’abord j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée,* il y a des scissions parmi vous, — et je le crois en partie ; 19 car il faut qu’il y ait parmi vous même des sectes, afin que les frères d’une vertu éprouvée soient manifestés parmi vous, — 20 lors donc que vous vous réunissez ce n’est plus le repas du Seigneur que vous célébrez ; 21 car, à table, chacun commence par prendre son propre repas, en sorte que tels ont faim, tandis que d’autres se gorgent. 22 N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et voulez-vous faire un affront à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Que je vous loue ? Non, je ne vous loue pas en cela. 23 Car, pour moi, j’ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis, savoir, que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, 24 et après avoir rendu grâces, le rompit et dit : « [Prenez et mangez] ; ceci est mon corps, [qui sera livré] pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » 25 De même, après avoir soupé, il prit le calice et dit : « Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. » 26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.§ 27 C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. 28 Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice ; 29 car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement. 30 C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de gens débiles et de malades, et qu’un grand nombre sont morts.* 31 Si nous nous examinions nous-mêmes nous ne serions pas jugés. 32 Mais le Seigneur nous juge et nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde. 33 Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. 34 Si quelqu’un a faim qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour votre condamnation.
Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé chez vous.
* 11:1 XI, 1. Ce verset est la conclusion du chapitre précédent, et n’aurait pas dû en être séparé. 11:3 3. Dans les trois unions qu’il énumère, un des membres est le chef. Dieu est le chef du Christ comme homme. 11:4 4. Prie ou prophétise, parle sous l’inspiration comme organe de Dieu (xii, 10), dans les assemblées religieuses publiques. — La tête couverte : les Juifs priaient ainsi, mais les Grecs assistaient nu-tête à leurs cérémonies religieuses. — Déshonore sa tête, en mettant sur elle le signe de la servitude ; avoir la tête couverte était, dans l’antiquité, le propre des esclaves. Sa tête nue doit montrer qu’il n’est asservi à aucun autre homme, mais qu’il a pour chef le Christ, et par le Christ Dieu lui-même (Estius). D’autres plutôt : Déshonore son chef, savoir le Christ (vers. 3) : l’homme tient la place de Dieu sur la terre, il en est le roi ; comme tel, il est le représentant visible de l’Homme-Dieu, du Christ, maintenant glorifié et assis à la droite de son Père. Si donc il couvre sa tête, il fait acte de sujétion à un autre homme, et par là non seulement se fait injure à lui-même, mais déshonore le chef divin qu’il représente. § 11:5 5. Déshonore sa tête : elle ne se comporte pas comme une femme modeste et soumise, dont le voile montre à tous qu’elle a l’homme pour chef. D’autres mieux : Déshonore son chef, son mari (vers. 3) ; elle semble faire acte d’indépendance vis-à-vis de lui et méconnaître son autorité. * 11:7 7. L’image et le reflet de la gloire de Dieu (Gen. i, 26 sv.), Seigneur et maître de toutes choses, qui l’a créé immédiatement et dont il est le représentant sur la terre. — La femme est le reflet de la gloire de l’homme, de qui elle a été tirée (Gen. ii, 26 sv.), et avec lequel elle est dans un rapport de subordination et de dépendance. 11:11 11. Toutefois, dans le Seigneur, en J.-C., dans l’ordre surnaturel de la grâce, il y a égalité entre l’homme et la femme (Gal. iii, 28. Comp. Matth. xxii, 30). 11:16 16. Les Églises : Vulgate l’Église. § 11:17 17. Ce point, ce qui précède ; d’autres (Vulg.), ce qui suit. * 11:18 18. Assemblée : au lieu de ecclesiam qui se trouve dans la Vulgate actuelle, d’anciens manuscrits de cette version, et S. Thomas lisent ecclesia. 11:24 24. Les mots prenez et mangez manquent dans les meilleurs manuscrits grecs ; ils viennent probablement de Matth. xxvi, 26. — Qui sera livré, etc. Les meilleurs manuscrits portent, qui est rompu pour vous, ou simplement qui est pour vous. Ces mots, surtout au présent, nous montrent l’Eucharistie comme un véritable sacrifice. Faites ceci, etc. Par ces paroles N.-S. donne à ses Apôtres et par eux aux prêtres de tous les temps le pouvoir de consacrer (Conc. de Trente, xxii, chap. 2). 11:25 25. Ce calice, etc. Sens : ce que contient ce calice est mon sang, dans lequel est conclue la nouvelle alliance de Dieu avec les hommes. Comp. Luc, xxii, 20 ; Exod. xxiv, 8. § 11:26 26. Tous les verbes de ce verset sont au futur dans la Vulgate. * 11:30 30. Ce verset paraît devoir s’entendre de maladies et de morts physiques, comme châtiments de la profanation de l’Eucharistie.